Mouhamed Farouk Chlagou est un musicien et interprète tunisien, spécialiste du maalouf et du chant soufi. Originaire de Sidi Bou Saïd, il s’est distingué par son engagement dans la préservation et la transmission des traditions musicales arabo-andalouses et spirituelles soufies.
En tant que Président-Fondateur de l'Association Sidi Bou Saïd de la Renaissance du Maalouf et du Chant Soufi, il contribue à la sauvegarde et à la diffusion de cet héritage immatériel à travers des concerts, des enregistrements et des Djalsat Al Manga, des sessions musicales organisées dans le cadre authentique du Café des Nattes, un lieu emblématique de la culture tunisienne.
Son répertoire est principalement basé sur le mjarred, un style vocal dépouillé qui met en valeur la puissance et la pureté de la voix, utilisé notamment dans les pratiques spirituelles soufies et les rituels de hadra.
Grâce à son travail, Mouhamed Farouk Chlagou perpétue un art ancestral, tout en explorant de nouvelles sonorités et collaborations qui permettent à la musique soufie de toucher un public plus large, au-delà des cercles initiés.
Le maalouf est un genre musical traditionnel introduit en Tunisie par les réfugiés musulmans andalous entre le XIIIe et le XVe siècle. Il fait partie du vaste patrimoine musical arabo-andalou, au même titre que les traditions équivalentes du Maroc (andaloussi), d’Algérie (gharnati et sanaâ) ou de Libye.
Structuré autour du système des nûbas, le maalouf repose sur une alternance de parties instrumentales et vocales, explorant divers modes musicaux (maqâms) et jouant sur des rythmes parfois complexes.
L’interprétation du maalouf repose sur des instruments traditionnels comme :
Devenu un symbole de l’identité culturelle tunisienne, le maalouf est aujourd’hui enseigné dans des conservatoires et interprété lors de festivals prestigieux comme le Festival de la Médina de Tunis.
Le chant soufi est un art sacré utilisé dans les rituels spirituels des confréries soufies. Il repose sur le dhikr, une répétition chantée des noms divins et des louanges en l’honneur du Prophète Mohammed.
En Tunisie, les cérémonies de hadra allient chant, percussions et danse spirituelle pour atteindre un état de transe mystique. Ces performances ont lieu dans des zaouïas, des lieux de rassemblement soufis, ou lors de festivités religieuses.
Les poèmes chantés dans la hadra sont inspirés des écrits des grands maîtres soufis comme Ibn Arabi, Rûmî ou encore le poète tunisien Sidi Belhassen Chedly.
Grâce à des musiciens et interprètes comme Mouhamed Farouk Chlagou, cet art continue de prospérer, trouvant un équilibre entre tradition et modernité.
Terme | Définition |
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Maalouf | Musique arabo-andalouse classique de Tunisie, issue des nûbas andalouses. |
Nûba | Suite musicale composée de plusieurs mouvements basés sur un mode unique. |
Mjarred | Style vocal a cappella utilisé dans le chant soufi et le dhikr. |
Hadra | Rituel soufi impliquant du chant, de la danse et des invocations spirituelles. |
Dhikr | Pratique spirituelle consistant à répéter les noms divins en chant ou en récitation. |
Oud | Instrument à cordes pincées emblématique de la musique orientale. |
Qanûn | Cithare sur table jouée dans le maalouf et les musiques traditionnelles orientales. |
Nay | Flûte en roseau souvent utilisée dans la musique soufie et mystique. |
Bendir | Grand tambour sur cadre utilisé dans la musique soufie et arabo-andalouse. |
Darbouka | Percussion en forme de gobelet jouée dans tout le monde arabe. |
Mouhamed Farouk Chlagou s'inscrit dans la lignée des grands maîtres de la musique soufie tunisienne, à l’instar de Sheikh Ahmed Jabbari ou Sheikh Tahar Gharsa. Son engagement pour la transmission du maalouf et du chant soufi fait de lui un acteur essentiel de la préservation du patrimoine musical tunisien.
En perpétuant cet héritage, il contribue à ancrer ces traditions dans le présent tout en leur offrant un nouvel avenir, à travers des projets contemporains et des collaborations musicales avec d’autres genres comme le jazz ou la musique électronique.