Par Jean-Baptiste MESONA | Consultant Culturel | Publié le 14 novembre 2025 Temps de lecture : 10 minutes | Catégorie : Portraits d'Artistes Contemporains
Chaque matin, alors que les salles du Musée du Bardo sont encore désertes, Olga Malakhova s’y rend, carnet de croquis en main. Depuis 38 ans, elle arpente ces couloirs non comme une simple visiteuse, mais comme une chercheuse passionnée, scrutant chaque tesselle de mosaïque, chaque symbole punique, chaque courbe d’une Vénus en terre cuite. « Le peintre ne voit pas avec ses yeux, mais par son esprit », murmure-t-elle devant la mosaïque de Virgile et ses Muses. Cette phrase, héritée de son père, résume sa démarche : transformer la mémoire tunisienne en récits picturaux vivants.
Aujourd’hui, Olga Malakhova est reconnue comme la conteuse visuelle du patrimoine tunisien. Son exposition « Les Belles de Carthage » (octobre-novembre 2025) a attiré plus de 1 500 visiteurs et confirmé sa place unique dans l’art contemporain méditerranéen. Son œuvre, nourrie de recherches documentaires approfondies, revisite les mosaïques du Bardo, les symboles berbères, et les récits mythologiques tunisiens, en les transformant en narrations visuelles foisonnantes.
Olga Malakhova se rend régulièrement au Musée du Bardo et au Musée de Sousse pour étudier les détails des mosaïques romaines, des céramiques, et des icônes. « Je vais régulièrement au Bardo et j’y trouve une foule de détails qui attisent mon imagination », explique-t-elle.
Sa routine de recherche :
Cette méthodologie fait de chaque tableau un récit visuel documenté, où chaque détail correspond à une référence patrimoniale authentique.
Dans son atelier de Carthage, Olga travaille sur des toiles de différents formats, chaque centimètre carré fourmillant de détails microscopiques, peints au pinceau n°0, le plus fin qui existe.
« Chaque tableau est construit avec patience "brique par brique", pour en faire un monde en soi riche en motifs, en couleurs vives et en symboles », explique-t-elle.
Son processus créatif :
« Quand je travaille, je perds la notion du temps, je suis possédée. Certaines œuvres "accouchent dans la douleur", c’est seulement quand je signe que je suis satisfaite », confie-t-elle.
L’une des thématiques les plus fascinantes de l’œuvre d’Olga Malakhova est son exploration du couple légendaire Didon et Énée.
Rappel du mythe : Didon (Élyssa en phénicien), princesse phénicienne de Tyr, fonde Carthage après avoir astucieusement négocié l’achat d’un territoire (légende de la peau de bœuf). Elle tombe amoureuse d’Énée, héros troyen fuyant Troie en flammes. Mais Énée, appelé par son destin à fonder Rome, l’abandonne. Didon se donne la mort par le feu.
La réinterprétation d’Olga : Son exposition « Les Belles de Carthage » (2025) « rend hommage à Didon et Énée, Elyssa et les autres », transformant ce récit tragique virgilien en une célébration picturale de la féminité fondatrice.
En 2019, Olga Malakhova a créé une collection ambitieuse de 21 tableaux autour de la figure d’Élyssa : 7 grands formats, 7 moyens formats, 7 petits formats.
Projet collaboratif unique : « Moi je donne les images et l’écrivain Hatem Bourial fait les textes, c’est un projet à quatre mains. La personne d’Élyssa créée par moi et racontée par l’écrivain. »
Cette approche illustre parfaitement son rôle de conteuse picturale : l’image et le texte se répondent pour construire un récit complet, transmettant la mémoire collective tunisienne.
Les critiques d’art situent unanimement l’œuvre d’Olga Malakhova « au cœur de l’art naïf tunisien enrichi par une touche iconique russe ».
Caractéristiques de l’art naïf présentes chez Olga :
« Par moments, c’est l’éclatement qui domine, la perception d’un univers plastique improbable, situé entre le Douanier Rousseau et Frida Kahlo », note un critique.
Voici où Olga se distingue radicalement des naïfs traditionnels :
« Malakhova prouve que son regard propre est profondément tunisien, c’est-à-dire pétri par une tradition et mu par une démarche structurante », note un critique du Temps.
Cette exposition marque un tournant dans la carrière d’Olga. Inspirée de la mosaïque « La Dame de Carthage », elle « rend hommage à Didon et Énée, Elyssa et les autres », transformant le patrimoine archéologique en récits visuels contemporains.
« Une cote en progression constante depuis 2015 », confirme ArtNova Gallery.
Olga Malakhova incarne une figure rare et précieuse dans l’art contemporain méditerranéen : celle de la chercheuse-conteuse qui conjugue avec maestria rigueur documentaire et liberté créatrice, érudition patrimoniale et spontanéité narrative joyeuse.
Un pont culturel unique : Entre tradition et modernité, entre mémoire et création.
Une démarche documentaire exceptionnelle : Chaque tableau est un récit visuel documenté où chaque couleur, symbole, forme renvoie à une référence patrimoniale authentique.
Des thématiques intemporelles : Couples mythologiques, hommage au passé, permanence de la femme à travers les civilisations.
Un investissement artistique et patrimonial solide : Cote en progression, reconnaissance institutionnelle, présence dans collections publiques et privées.
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"Quel aspect de l’œuvre d’Olga Malakhova vous inspire le plus ? Ses récits picturaux, ses hommages au patrimoine, ou ses représentations de la femme tunisienne ? Partagez vos impressions en commentaire !"
Sources :